Depuis des décennies, deux images contradictoires, presque incompatibles, des motards se sont forgées. D'un côté, les motards sont des êtres forts et épris de liberté, qui n'ont peur de rien. Ils ne craignent ni la mort ni le risque, ni la pluie ni le vent. La vitesse est leur meilleure alliée et la longue route leur fidèle compagnon. Cette image est particulièrement cultivée au sein des communautés motardes. De l'autre, les médias ont créé une image de motards irrespectueux de la loi et de « civils ». Aux yeux du commun des mortels, ces motards sont des destructeurs, des ennemis de la société. Le lien étroit entre les motards et la criminalité est devenu un stéréotype. Alors… les motards, que sont-ils ? Aventuriers, audacieux, romantiques à leur manière, ou criminels à moto qui rejettent les lois et les normes de la société ? Découvrons-le.
L'image moderne d'un motard
Jusqu'à récemment, le motard était exclusivement réservé aux propriétaires de choppers. Les motards portent généralement des vêtements en cuir et une multitude de bijoux en argent et en acier. Cheveux longs et barbe complètent ce look.
Aujourd'hui, cette image s'estompe et perd progressivement de sa popularité auprès du grand public. Une image plus prétentieuse et « à la mode » a émergé, influencée par les tendances de la jeunesse moderne, notamment celles liées aux motos dites sportives. La vitesse élevée d'une moto sportive oblige le motard à porter une tenue de cosmonaute. Un tel look est en contradiction avec l'image canonique des motards d'antan. À de rares exceptions près, les motards modernes ne savent pas comment se comporter en situation particulière ni comment conserver l'image d'un véritable motard. Seuls quelques clubs, dirigés par des leaders orthodoxes et des free riders (motards indépendants), perpétuent les « bonnes vieilles » pratiques et transmettent les traditions de génération en génération.
1% de motards
Les Hells Angels et autres MC similaires sont qualifiés de « parias ». Ils ont été rejetés par l'American Motorcycle Association, qui ne regroupe que des « motocyclistes honnêtes ». Ces clubs de motards ne respectent pas la loi, les motards ne paient pas d'amendes pour excès de vitesse ni de stationnement, ce qui a alimenté l'hostilité de l'American Motorcycle Association. Le président de l'AMA a déclaré un jour qu'il n'y avait que 1 % de ces renégats parmi les motards normaux et respectueux de la loi.
Être motard hors-la-loi n'est pas un style de conduite, c'est un mode de vie. Les motards méprisaient la société qui les entourait ; ils en ont donc créé une, avec leurs propres règles et leur propre morale. Ralph Sonny Barger, le chef des Hells Angels , est l'auteur de cette célèbre phrase : « Mieux vaut régner en enfer que servir au paradis. »
Tous les clubs de motards n'appartiennent pas au « 1 % » et tous les motards n'affichent pas les écussons du 1 % sur leurs vestes. Cela ne s'applique qu'à ceux qui s'opposent à tout ce qui constitue l'institution de la « société » : normes civiles, lois étatiques et restrictions bureaucratiques.
Alors, que sont les motards ?
Autrefois, le mouvement biker était une alternative au pouvoir officiel, une protestation contre le régime politique et le système social en place. Aujourd'hui, être motard est devenu prestigieux. Pour certains nouveaux motards, s'offrir une moto onéreuse et l'exhiber n'est qu'un hommage à la mode.
On ne devient un vrai motard qu'après avoir passé de nombreuses nuits dans un garage, à peaufiner sa moto, à chanter des chansons rock avec des amis au coin du feu et à répondre au premier appel à l'aide. La culture motarde est une forme moderne de galanterie, si l'on peut dire.
